Du vide et de la matière
Paris est une quête. Et puis Londres, Barcelone. Tokyo aussi. De par le monde, Othilia voyage avec sa passion : elle cherche des tissus. Elle chine sans relâche et déroule les fuseaux horaires. Il lui faut de la matière. Belle. C’est une obsession. Des journées entières à voir et arpenter. Être là, humble, devant tant de noblesse : soie, laine douce, coton. Ecouter les histoires que ça raconte. Eprouver un bien-être au toucher et se dire : « Tiens, qu’est-ce que je pourrais bien faire avec celui-ci ? ».
Othilia glane avec exigence. Elle sait ce qui lui manque, là-bas en Ardèche, dans sa banque de tissus, mûrement choisis et patiemment collectés. Les lieux l’inspirent, les époques également – sans hiérarchie ni préférences : les années 20, 50 et 80. Les styles modernes et rétro. Le Japon. .
Alors, cap vers le bon goût, la qualité et les tissus qui portent une esthétique affirmée. Par jeu et plaisir de travailler, leur faire prendre un autre pli, oser l’art du détournement pour qu’ils prennent part aux lignes très personnelles que va développer Othilia. Et s’en amuser.
Célébrations incertaines entre l’élégance et le relax
Otilia fait de la haute-couture pour femmes. Elle crée « un hiver et un été » car deux saisons suffisent pour faire collection. Et dans le vide qui s’ouvre, lorsque les bourgeons éclosent et les feuilles tombent, elle réunit les conditions nécessaires à l’émergence d’une nouvelle collection. Il faut alors s’éloigner des lieux de production pour chercher d’autres espaces, physiques et mentaux. Parfois nourrir un carnet, d’idées disparates et de croquis inachevés. Se rendre à nouveau disponible, dans tous les cas. Pour sentir et savoir où aller, ensuite.
Le choix des tissus procède aussi d’une vision du monde. Othilia cherche ici et là, dans le respect de l’environnement. Chaque année, plusieurs centaines de pièces sortent de l’atelier d’Othilia sous l’œil bienveillant d’un chat. Ces modèles sont créés avec des textiles issus de commerce équitable ou de la filière bio (lin, laine, coton et soie).
A partir de cela, Othilia imagine, Othilia rêve. Elle pense à la forme qui, peut-être, n’adviendra pas. Mais elle fait le chemin, en pleine conscience et le cœur sur l’ouvrage. Et le geste de se répéter, toujours pareil, toujours différent. Disponible à ce qui va arriver.
L’ambiance pourrait être celle des années folles. Vous voulez danser ?